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Plus de 250 participants à l'ENSA Paris Belleville ont assisté avec beaucoup d'attention aux témoignages des sept architectes venus partager leur amour de la pierre naturelle et leurs projets réalisés avec ce noble matériau.

Ce colloque, à l’initiative de Michel GOUTAL, Architecte en Chef des Monuments Historiques, Pilote du groupe de réflexion « Pierre massive », était co-organisé par le SNROC (Syndicat National des Industries de Roches Ornementales et de Construction), la revue Pierre Actual et l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Belleville, où il s’est tenu.

« C’était une première et nous n’étions vraiment pas sûrs de remplir l’auditorium, voire d’aller au-delà des premiers rangs ! » (Gilles MARTINET, Michel GOUTAL et Claude GARGI).

Le grand auditorium de 300 places mis à disposition par François BROUAT, Directeur de l’ENSA Paris Belleville, a cependant été rapidement rempli par une assistance attentive, multi-générationnelle et diversifiée : plus de 250 personnes, dont un tiers d’architectes et ingénieurs en exercice, un tiers de jeunes, étudiants en architecture et compagnons du devoir en formation, et un tiers de professionnels de la pierre, carriers, tailleurs de pierre, et entreprises de la construction. Ils venaient de toute la France et même d’Espagne, bravant les annonces de grève nationale. Un succès d’autant plus incroyable que la communication autour de l’événement s’était limitée à quelques posts des organisateurs sur les réseaux sociaux, mais largement partagés et relayés. Remercions en particulier Corinne BERGER, de Pierre Actual, qui a en personne orchestré l’inscription des plus de 250 participants !

Il faut dire que le programme était particulièrement riche et les intervenants de grande qualité. C’était sans doute la première fois que des architectes renommés témoignaient ensemble  de leur amour pour la pierre naturelle, et de leur parcours personnel pour se réapproprier ce matériau de construction oublié des enseignements en écoles d’architecture depuis 1968. Ils l’utilisent dans leurs projets, s’appuyant pour beaucoup sur les expériences, entre autres, de Fernand POUILLON à Marseille, de Georges ADDOR à Genève, de Jean WALTER à la Porte de la Muette à Paris, tous concepteurs d’immeubles en pierre dans les années 50-70, alors que le béton dominait largement le discours et le geste architectural.

Rappelons que le département ROC du CTMNC (Centre Technique des Matériaux Naturels de Construction) a été seulement créé en 2007, et que depuis cette date, il s’évertue, sous la direction de Didier PALLIX, à convaincre de la légitimité de la pierre en tant que matériau de construction répondant aux normes actuelles, aux DTU, aux Eurocodes et à démontrer les nombreux avantages environnementaux de la pierre,  en phase avec les exigences à venir de la Réglementation Environnementale (RE 2020) qui prône le bas carbone et la moindre utilisation d’énergie.

Les démonstrations des sept architectes présents ont ainsi toutes brillamment illustré par leurs différents projets que l’ère de la pierre agrafée ou collée des années 80 et 90 où elle ne servait plus que d’élément de décoration était bien révolue. On parle de murs en pierre massive d’épaisseurs de 40, 60, 80 cm, souvent laissés bruts et sans isolation intérieure ou extérieure, souvent sans renfort en béton, exprimant ainsi une « frugalité » architecturale avec une utilisation simple des matériaux nobles (pierre et bois, principalement) permettant ainsi de capitaliser sur les qualités intrinsèques de la pierre naturelle.

Sans entrer dans le détail de chacune des interventions des conférenciers, qui seront exposées dans un article à venir dans la revue Pierre Actual, nous avons retenu quelques « verbatim », conseils adressés avant tout aux nombreux étudiants présents dans la salle.

« Il faut revenir à une décence de la construction et revenir à des matériaux naturels. » (Gilles PERRAUDIN)

« La pierre massive se révèle moins chère que les options béton + pierre autoporteuse ou agrafée. » (Laurent LEHMANN)

« La pierre oblige : quand on travaille la pierre, on en devient amoureux.» (Laurent LEHMANN)

« Si vous êtes intéressés par la construction en pierre, il faut commencer par aller chez les carriers. Associez-vous avec des gens du métier, vous apprendrez beaucoup et eux aussi. » (Pascal DELRUE)

« La pierre ça dure, et la pierre c’est dur ! La pierre, c’est un matériau franc ! » (Pascal DELRUE, citant Fernand POUILLON)

« La pierre permet des chantiers très propres, presque hors du temps. » (André BATTESTI)

« La pierre se révèle très optimale pour répondre aux questions des nouvelles réglementations : ne génère pas de pollution, la production est locale, elle a pas ou peu d’empreinte carbone. » (André BATTESTI)

« La pierre, c’est l’art de bâtir à petits frais. » (Elisabeth POLZELLA)

« Les personnes qui œuvrent sur les chantiers de construction en pierre sont fiers de leur travail et le montrent avec plaisir à leurs proches. » » (Elisabeth POLZELLA)

« Bâtir en pierre massive en site urbain est une occasion extraordinaire de travailler avec un matériau aussi noble, un matériau qui revient à la mode. » (Loïc RICHALET)

« Grâce à l’optimisation de toutes les phases du chantier, nous avons atteint un prix de 1300€ / m2 pour 10000 m2 d’hôtel, résidence et commerces ! » (Loïc RICHALET)

« La pierre recentre l’architecte dans son rôle de conception et de construction. » (François GOVEN)

« Conclusion : si la pierre est le seul matériau au monde qui n’a pas de détracteur, pourquoi ne construit-on pas plus en pierre ?  Il reste une forme de handicap qu’il faudrait plus chercher à comprendre … » (François GOVEN)

Ainsi s’est donc achevé ce premier colloque « Construire en pierre aujourd’hui » par les mots de François GOVEN, Inspecteur Général des Monuments Historiques, appelant d’autres rendez-vous autour de l’architecture en pierre naturelle, qui, nous en sommes maintenant persuadés, réuniront avec autant de succès architectes et étudiants, professionnels de la construction et professionnels de la pierre, appelés à travailler main dans la main pour surmonter les handicaps et redonner à la pierre sa noble place dans la construction.

Françoise Naudet - pour le SNROC - 30 janvier 2020

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